Conseils

> Gestes simples

Le violon est un instrument fragile qui nécessite certains soins afin de garantir son bon fonctionnement. N’oubliez pas non plus qu’il est destiné à vivre très longtemps, peut être même plusieurs siècles !

Quelques gestes simples, qui doivent devenir des automatismes :

• Se laver les mains avant de commencer à jouer
• Ne pas mettre de la colophane de manière systématique
• Essuyer son instrument et ses cordes avec un chiffon doux à la fin du jeu
• Détendre l’archet sitôt que l’on a fini de jouer
• Eviter de passer les doigts sur la mèche de l’archet

> Accord

Les quatre cordes du violon sont séparées par un intervalle de quinté juste. De la corde la plus grave à la plus aiguë, cela donne ceci : sol, ré, la, mi. La corde grave (4^ième corde, sol) est la plus grosse, tandis que l’aiguë, aussi appelée « chanterelle », est la plus fine (1^ère corde, mi).

Lorsque le violon est fortement désaccordé, il faut utiliser les chevilles pour rectifier l’accord. Mais attention à ne pas trop tourner, sinon la corde se brise. Si le violon n’est que légèrement désaccordé, il faut se servir des tendeurs (petites molettes fines sur le cordier).

Pour accorder votre violon vous pouvez utiliser un accordeur électronique ou faire confiance à votre oreille musicale !

> Luthier

Un luthier est un véritable artisan voire un artiste qui fabrique, répare et restaure les instruments de musique à cordes tels que les violons. Le terme dérive de luth. Le métier de luthier débute par une formation assidue de plusieurs années. L’art de ces professionnels commence avec le choix des bois employés, déterminant pour l’esthétique de l’instrument et surtout pour la qualité sonore, et se poursuit avec la fabrication de l’instrument proprement dit. Toute une gamme d’outils spécifiques au métier, identiques à ceux employés depuis le 17ème siècle, est utilisée pour travailler les pièces qui composent l’instrument, pour les assembler et les coller. Pour fabriquer un violon il en faut un minimum de 80 !

Chaque instrument fabriqué est une pièce unique, création solidement ancrée dans l’histoire de la lutherie. Les choix des modèles, des bois, l’attention prêtée à la sonorité et au réglage, doivent garantir au musicien puissance, qualité de timbre, expressivité et confort de jeu. Le luthier a également un rôle important d’entretien et de restauration des instruments.

Pour ses concerts Frédéric Nouyrigat joue sur un violon François Guillemont fait à Aix-La-Chapelle en 1880 et un violon fabriqué par le luthier Alexandre Mallet à Lyon, en copie de Bergonzi.

Accord Lutherie

23 rue d’Algérie
69001 Lyon
www.accord-lutherie.fr

Atelier Mallet

55 rue Saint-Hélier
35000 Rennes
www.mallet-lutherie.fr

> Chevalet

A force d’accorder son instrument et de jouer, le chevalet se penche. Il est donc important de s’assurer, par une petite inspection régulière, que le chevalet reste bien droit: si vous le laissez penché, il risque de se courber sous l’effet de la tension des cordes.

Un chevalet légèrement courbé peut être redressé par un luthier, mais un chevalet sévèrement courbé doit être remplacé. Pour remettre le chevalet dans sa bonne position, il faut le prendre fermement à deux mains et le ramener délicatement à sa position normale.

Sachez qu’un chevalet est taillé minutieusement et ajusté à la table du violon par un luthier professionnel. N’hésitez pas à faire appel à lui pour cette opération délicate.

> Humidité

Le violon est constitué principalement de bois. Celui-ci enfle lors des mois humides et se contracte pendant les périodes sèches. L’expansion et la contraction peuvent causer des inconvénients mineurs (bourdonnements ou joints dilatés) mais parfois aussi des problèmes plus sérieux (fentes). N’exposez donc jamais votre instrument à des températures ou hygrométrie extrêmes (ne jamais laisser l’instrument dans une voiture au soleil …)

Essayez de garder votre violon dans un niveau d’humidité relativement constant tout au long de l’année. Des humidificateurs et des déshumidificateurs d’étui ou d’instrument sont disponibles à cet effet. Emmitouflez votre instrument dans un foulard lorsque vous le rangez dans l’étui, cela le protège déjà des secousses éventuelles et des variations de température.

> Colle

Il est fortement déconseillé de recoller soi-même une fente ou un décollement de son violon. La colle qu’utilisent les luthiers est parfaitement adaptée aux instruments de musique. En voulant recoller vous-même votre violon vous risquez d’endommager votre instrument.

> Cordes

Essuyez vos cordes avec un chiffon sec, car la sueur est corrosive. Vos cordes dureront plus longtemps. Vous pouvez aussi utiliser de l’alcool en évitant les coulures sur le vernis!

Remplacez vos cordes régulièrement pour vous assurer une sonorité optimale. Les cordes perdent graduellement leur ton et leur brillance, même si un instrument n’est pas joué souvent. Les cordes doivent être changées selon l’usure mais au moins une fois par an.

Remplacez les cordes une à la fois et assurez-vous que votre chevalet ne commence pas à pencher vers l’avant ou l’arrière. Ne détendez donc pas toutes les cordes en même temps, vous risqueriez de faire tomber l’âme. Seules exceptions à cette règle: lorsque la touche ou le manche se décolle, ou lorsque le chevalet est brisé ou tombé.

Pour votre violon choisissez le type de cordes (boyau, synthétique ou acier) en fonction de l’utilisation que vous en aurez ensuite. Chaque violon et chaque violoniste ayant un jeu de cordes qui lui agrée plus qu’un autre. C’est en quelque sorte une alchimie qui se crée entre un violon et un violoniste.

Voici donc un large panel de cordes pour tous niveaux, du débutant jusqu’au professionnel.

• Dominant
• Passione
• Larsen Virtuoso
• Evah Pirazzi Classique ou Gold

> Épaulière

Le violon est porté entre l’épaule gauche et la mâchoire, ce qui permet d’accroître la dextérité de la main gauche. Pour éviter tous les problèmes liés à une posture inadéquate (douleurs musculaires du trapèze, tension des muscles cervicaux ou problèmes d’articulation), il est important d’ajuster précisément l’épaulière et la mentonnière afin qu’elles comblent l’espace entre l’épaule gauche relâchée et l’angle de la mâchoire quand la tête est en position neutre.

Une bonne épaulière doit permettre une relation ergonomique et antidérapante entre le violon et le corps, tout en limitant les points de pression au niveau du cou et du menton. Elle permet une grande liberté du jeu de main gauche par la fixation d’une attitude correcte.

L’épaulière doit être fixée au violon de telle façon qu’elle ne risque pas d’en glisser après une longue utilisation (ou durant le jeu). Mais attention, il ne faut pas qu’elle serre trop le fond du violon, cela pourrait affecter sa sonorité, surtout dans le grave. N’oubliez pas de changer les embouts en caoutchouc qui entourent les pieds de l’épaulière lorsqu’ils sont endommagés: ils protègent le vernis du violon.

La barre KUN, épaulière très courante, permet le réglage en hauteur et en largeur, apportant ainsi un excellent confort de jeu.

> Archet

Détendez toujours votre archet lorsque vous avez fini de jouer, faute de quoi votre baguette perdra sa cambrure et deviendra inutilisable.

Le crin qui constitue la mèche de votre archet se détend lorsqu’il le temps est humide et se rétracte lorsqu’il fait sec. La force de rétractation de la mèche peut briser votre archet si vous le laissez tendu en permanence.

De manière générale détendez votre archet jusqu’à ce que la hausse vienne en contact avec la poussette.

> Archetier

Rien de plus simple qu’un archet en apparence. Mais les apparences sont parfois trompeuses. L’archet a beaucoup évolué au fil du temps. La forme générale de cet « accessoire » s’est modifié en même temps que la musique qu’il permettait de jouer.

Véritable artisan, l’archetier utilise le bois de pernambouc pour réaliser la baguette, l’ébène pour la hausse et le bouton, l’or et l’argent pour les parties métalliques et la nacre pour les ornements. De tous temps la mèche a été composée de crin de cheval: il en est toujours ainsi. Ces différents matériaux nobles sont assemblés afin qu’un archet de violon pèse 61 grammes, la baguette mesurant 73 cm de long. L’archet n’est pas qu’un outil qui doit être agréable à manier, il doit être agréable à regarder.

Pour l’achat et l’entretien de son archet, Frédéric Nouyrigat fait confiance à Sylvain Bigot qui lui a fabriqué un archet inspiré d’un modèle de Grand Adam.

Sylvain Bigot

Archetier expert près de la cour d’appel de Lyon
Tél. +33(0)6.10.28.45.74
E-mail: sylvainbigot.archetier@wanadoo.fr

> Colophane

La colophane est frottée sur les crins de l’archet. C’est ainsi qu’elle lui confère l’aspérité dont on a besoin pour frotter les cordes du violon. Le violon restera silencieux si vous ne mettez pas de colophane sur votre archet.

La qualité de la colophane utilisée peut influencer fortement la sonorité produite. Une bonne colophane pour archet doit adhérer parfaitement, mais sans coller ou accrocher. Elle ne doit pas être appliquée de façon trop épaisse.

Il existe plusieurs types de colophane. Les violonistes utilisent généralement une colophane plus sèche ou plus dure, tandis que les violoncellistes utilisent une colophane de dureté moyenne et les contrebassistes préfèrent une colophane plus tendre. En outre, le choix de la colophane est influencé par le type de cordes utilisé: les cordes en acier sont plus faciles à jouer avec une colophane plutôt dure; les cordes en matériau synthétique et en boyau nécessitent une colophane plus tendre.

Note : la colophane est une substance issue des résines de pins. Elle se compose d’un mélange complexe d’une centaine de composés dont plusieurs sont allergisants pouvant engendrer des dermatites.

> Mèche de l’archet

Avec le temps et l’utilisation, les crins se salissent. Ne les nettoyez pas avec de l’eau, du savon ou de l’alcool! La meilleure solution est de porter l’archet chez l’archetier pour le faire remécher.

Certains fans de remèdes de grand -mère affirmeront que vous pouvez nettoyer votre mèche à l’alcool, ce qui lui donnera certes un peu de propreté, mais ne lui rendra pas l’aspérité nécessaire pour accrocher la corde et produire un son de qualité.

> Métronome

Cet accessoire est utilisé par les musiciens pour « mesurer » le tempo, plus particulièrement dans le cadre de l’étude et de la mise en place de l’exécution d’une œuvre musicale. Le fonctionnement du métronome traditionnel est relativement simple, puisque sa mécanique est basée sur le mouvement de l’horloge, le balancier étant gradué et muni d’un contrepoids mobile coulissant sur celui-ci afin d’en modifier la vitesse de balancement (ce qui a pour but de nous indiquer de ce fait le tempo). Le chiffre de chaque graduation indique une subdivision de la minute. De cette manière, lorsqu’on place le contrepoids face à la graduation 60, il effectuera 60 mouvements de balancier par minute (soit une oscillation par seconde)

Le tempo peut être indiqué par un terme italien et/ou par une indication métronomique.

Aujourd’hui, le métronome traditionnel semble tombé en désuétude au profit des métronomes électroniques, souvent moins encombrants et surtout plus précis et fiables.

> Microphone

Les violonistes rebelles et atypiques peuvent fixer sur le chevalet des cellules micro Olivier Pont qui donnent une sonorité chaleureuse et incisive tout en respectant les sensations de l’archet. Leur puissance permet de les brancher directement sur un amplificateur ou matériel de studio de qualité disposant d’entrées haute impédance.

> Sourdine

Une sourdine d’hôte sert à changer le timbre et/ou la puissance sonore du violon. Elle se place sur le chevalet et en atténue les vibrations. L’utilisation d’une sourdine est indiquée sur une partition par la mention con sordino. La mention senza sordino indique qu’il faut jouer sans sourdine.

Il existe deux types de sourdines. Les premières, ne feutrant que légèrement le son du violon, sont utilisées pour un jeu en orchestre. D’autres sourdines sont utilisées pour étouffer le son de l’instrument de façon importante, pour ne pas déranger les voisins par exemple. Elles sont en caoutchouc, en métal ou en bois

> Suzuki

Le célèbre violoniste et pédagogue Shinishi Suzuki est né au Japon en 1898. Ses parents étaient propriétaires d’une manufacture de violons à Nagoya. Ce n’est qu’à l’âge de 17 ans qu’il entreprit l’apprentissage du violon et, après quelques années d’étude au Japon, il s’envola pour Berlin, où il suivit des leçons auprès de Karl Kinger pendant huit années.

A son retour au Japon, Suzuki occupa pendant plusieurs années la chaire de professeur au Conservatoire Impérial de Tokyo, où il appliqua la méthode traditionnelle. Il joua un rôle primordial de propagateur de la musique occidentale au Japon, tant par ses prestations solistes, que par celles de chambriste. Ce n’est qu’en 1931 qu’il fut confronté au problème de l’éducation musicale des petits enfants.

Shinishi Suzuki s’est inspiré de la manière dont une mère apprend à parler à son enfant pour mettre au point une méthode naturelle d’éducation musicale. En 1945, suite à une invitation, il devint professeur au Talent Education Institute de Matsumoto. Il y appliqua ses idées personnelles d’enseignement: donner aux petits la joie de vivre par la musique.

Le professeur Suzuki, décédé à la veille de ses cent ans, a acquis une réputation mondiale et une autorité incontournable.

> Vernis

Il est normal que le violon se salisse lorsqu’il est joué régulièrement. N’utilisez jamais de produit de nettoyage, même ceux vendus pour nettoyer les vernis de lutherie ! Ils contiennent soit de l’huile (qui fera briller votre instrument dans un premier temps mais qui le rendra plus salissant encore à brève échéance), soit des solvants (qui « assèchent » le vernis et le rendent friable).

Essuyez régulièrement l’excès de poussière de colophane sur le corps et les cordes de votre violon (y compris sous la touche) avec un linge sec, car l’accumulation de celle-ci peut ternir certains vernis. De temps à autre nettoyez le dessus de la touche avec un coton alcoolisé. Évitez des coulures sur le vernis!

Prévoyez un entretien annuel chez votre luthier (voire même tous les 6 mois). Pour entretenir le vernis, le luthier emploie une « popote »

(produit dont il a le secret de la recette), qui lui permet de nettoyer votre violon tout en lui assurant un aspect fini et vivant.

Surtout ne dévernissez ou ne revernissez jamais votre violon vous-même, non seulement vous en altéreriez la sonorité, mais il perdrait la quasi totalité de sa valeur.