Frédéric Nouyrigat - Idéal pédagogique
Frédéric Nouyrigat, violoniste, professeur de violon à domicile et animation musicale : soirée privée, concert… Idéal pédagogique : La plus grande richesse d’un musicien se trouve dans la transmission de son art.
Pédagogie
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Pédagogie

Idéal pédagogique

La plus grande richesse d’un musicien se trouve dans la transmission de son art. Pour enrichir une expérience, il est nécessaire de la partager : c’est dans cette perspective que je me place pour enseigner. Ma passion pour le violon se nourrit donc d’un double partage : celui de mes connaissances (grâce à l’enseignement) et celui de la musique (grâce à ma pratique lors de concerts). Mon parcours professionnel s’est rapidement construit autour de ces deux pôles qui me semblent indissociables. Depuis vingt ans, j’interviens en cours privés et en écoles de musique tout en participant à la création et à la concrétisation d’évènements musicaux tels que, par exemple, la cérémonie de commémoration d’Auschwitz à l’Hôtel de ville de Lyon, l’inauguration de l’hôtel Hilton de Lyon et du casino « Pharaon »… En outre, je me produis en quintet à la Brasserie Georges tous les samedis soirs.

 

Ces différentes activités me permettent de garder une ouverture et une curiosité à l’égard des différentes esthétiques musicales dont la diversité constitue l’une des richesses de mon enseignement. A mon sens, il est nécessaire de ne pas s’enfermer dans un style mais il faut s’élargir à des horizons esthétiques pluriels pour rester en adéquation avec les mutations des goûts et des publics qui se présentent. Ainsi, il s’agit pour moi de permettre à mes élèves de dépasser les difficultés (nombreuses) du violon afin de découvrir sa beauté dans des répertoires multiples, adaptés aux attentes de chacun.

 

En effet, la pédagogie est d’abord une découverte de l’autre, elle se construit au fil du temps et des rencontres : rencontres avec des professeurs, des personnalités marquantes telles que Pierre Doukan, Tibor Varga, Claire Bernard, Marie Annick Nicolas pour le secteur classique et Mario Stanchev, Pierre Blanchard, Didier Loockwood pour le secteur jazz. Ces artistes et professeurs ont nécessairement influencé ma conception de l’enseignement. Les rencontres avec des élèves m’ont permis de façonner peu à peu un modèle pédagogique qui me correspond et qui leur correspond.

 

Il y a vingt ans, j’ai volontairement choisi de ne pas intégrer une école qui m’aurait fait envisager la pédagogie dans une dimension trop théorique et j’ai préféré me confronter à la réalité de l’enseignement sur le terrain.

Les cours que je dispense m’ont permis d’élaborer une pédagogie propre à respecter la personnalité de chaque élève en m’adaptant à la diversité des situations. Dans une première partie, j’exposerai les principes fondamentaux de mon enseignement avant d’observer, dans une seconde partie, la manière dont ils se concrétisent à travers mes cours.

Frederic Nouyrigat Violoniste lyon | Cours à domicile
Cours privé de violon à domicile
Frederic Nouyrigat | Cours privé de violon à domicile

Le désir : un facteur décisif pour surmonter les difficultés techniques

À mon sens, le désir constitue la clé de voûte de l’apprentissage et détermine la progression de l’élève. En cernant son univers musical et en laissant une part importante à l’initiative personnelle, je permets à l’élève de s’investir dans les cours. Ainsi, la pédagogie repose sur une alchimie subtile entre la transmission des compétences et le respect de l’individu et de ses envies. Un enseignement réussi repose sur un juste dosage des difficultés : celles-ci ne doivent pas paraître insurmontables, sous peine de décourager l’élève, mais doivent au contraire stimuler son désir d’apprendre. Pour chacun, je définis des objectifs techniques, des difficultés qu’il sera en mesure de surmonter. Je cherche toujours un moyen d’éveiller son intérêt en lui proposant des morceaux en adéquation avec ses goûts musicaux.

 

Les doubles cordes, par exemple, ne seront pas travaillées a priori grâce à des exercices canoniques : ceux-ci viendront en réponse aux obstacles rencontrés dans l’élaboration d’un morceau. Malgré la redoutable réputation du violon et ses complexités (mythiques ou réelles), il est indispensable de valoriser la notion de jeu et de plaisir. Certains élèves décident parfois de relever des morceaux entendus sur internet, de les travailler puis de me les présenter lors du cours. Grâce à ce genre d’initiative, les violonistes en herbe parviennent généralement à surmonter des difficultés qui les rebuteraient sur une partition. Mon rôle consiste ensuite à transformer le jeu spontané en compétences rationalisées.

De l’exécution physique à la compréhension rationnelle

Lors de mes cours, je privilégie une pédagogie fondée sur l’observation et l’écoute. Au début de chaque séance, je commence par jouer le morceau que nous allons étudier afin que l’élève puisse s’imprégner de la mélodie et observe la posture à adopter. Par exemple, lorsque les coups d’archet présentent une nouvelle complexité, je décompose plusieurs fois le mouvement. Dans un second temps, je guide le mouvement de l’élève en posant ma main sur son bras (ou sur sa main) et en impulsant sa gestuelle. L’accompagnement du geste permet ainsi à l’élève de prendre conscience des muscles sollicités et d’assouplir son jeu. À travers une méthode d’apprentissage graduelle, l’élève est invité à s’approprier une posture, à intégrer physiquement des mouvements et une rythmique. Avant de verbaliser le processus, il faut le ressentir dans son corps. L’exécution physique est suivie d’une intellectualisation de l’exercice qui permettra à l’élève de le répéter quand il sera seul. Ainsi, lorsqu’il commence à assimiler la difficulté, à acquérir une facilité, une fluidité dans son mouvement, nous analysons la trajectoire de l’archet en inscrivant les gestes dans des formes géométriques simples destinées à frapper l’imaginaire de l’élève pour qu’il puisse visualiser le déplacement de l’archet dans l’espace

( former un huit, un demi-cercle, un rond, des vagues, etc..).

 

Par rapport à une démarche strictement mimétique, l’élève doit acquérir une compétence technique et une conscience rationnelle du mouvement. Dans cette perspective, je m’efforce d’aider les élèves à apprendre et à comprendre. Mon rôle est de leur permettre de s’approprier la maîtrise de l’instrument en les amenant à une pratique éclairée. Utilisant ponctuellement les partitions proposées par Suzuki, je garde donc une distance critique à l’égard de la pédagogie qu’il prône. À mes yeux, une telle méthode peut ne pas développer suffisamment l’autonomie de l’élève : celui-ci risque de rester dans une reproduction mécanique sans réfléchir à sa pratique. Il demeure sous la double autorité du professeur et du parent accompagnant, sans pouvoir réellement s’émanciper de cette tutelle.

 

A la différence des méthodes qui reposent exclusivement sur le mimétisme, je tiens à ce que l’élève prenne rapidement conscience de la relation qui existe entre le morceau qu’il joue et sa transposition écrite. Chaque nouveau morceau donne lieu à un travail de justesse : nous travaillons la gamme correspondante (sous une forme simplifiée si nécessaire). L’élève exécute les notes que je lui énonce et je l’oriente dans la découverte des tonalités majeures et mineures, ainsi que de leurs nuances expressives. Dans un second temps, je vérifie que l’élève est en mesure de situer les notes sur la portée. Une fois cet exercice réalisé, je reviens à la partition. En suivant la ligne mélodique avec le doigt, j’essaie de mettre en évidence l’organisation du morceau, sous une forme à la fois logique et concrète. Il est essentiel que l’apprenant s’engage dans ce processus afin de pouvoir structurer ses séances d’entraînement.

 

L’acquisition des notes repose sur un processus similaire. Au début de son apprentissage, des scotchs posés sur le violon lui servent de repères visuels et guident son jeu. D’autre part, j’analyse systématiquement la manière dont doit être exécutée chaque note en la nommant (exemple : si, premier doigt sur la corde de la). Lorsque l’élève semble prêt, je me contente d’énumérer les notes, sans précision supplémentaire. Mon degré d’intervention suit la courbe de ses progrès et s’attache à respecter son cheminement, son rythme personnel.

 

Grâce à cette démarche, l’élève construit peu à peu ses connaissances. Jamais passif, il est au contraire acteur de son évolution.

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Frédéric Nouyrigat
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Violoniste et professeur : deux parcours en résonance

> Un répertoire varié

Ma carrière de violoniste me pousse à renouveler constamment mon répertoire en vue de ne pas lasser mon auditoire.

Ayant l’expérience de la pratique collective, je peux apprendre à mes élèves à construire leur propre formation musicale, à constituer un programme en vue d’une interprétation en public.

 

> Violon électrique : à la découverte d’un autre champ musical

Au fil des évènements que j’ai animés, j’ai acquis une certaine maîtrise du violon électrique que je peux répercuter lors des cours. Je suis en mesure de conseiller mes élèves dans l’achat d’une cellule et de leur apprendre à gérer les effets sonores.

 

  • Gestion du stress

Loin d’être antagonistes, mes carrières d’instrumentiste et de professeur sont complémentaires et s’enrichissent mutuellement. Jouer lors de concerts me permet de faire vivre la musique, de rester dans une attitude dynamique. Mon expérience professionnelle nourrit ma pédagogie, c’est notamment le cas en ce qui concerne la gestion du stress lors des représentations. Se produire en public, lors d’un concert, d’une audition ou d’un examen relève de la même réalité : pour l’élève comme pour moi, il s’agit de surmonter le trac engendré par un regard extérieur. En me confrontant régulièrement à cette situation, je suis en mesure de proposer à l’élève des moyens de dépasser sa peur ou, du moins, de tempérer les effets négatifs des émotions, tels que les tremblements, par exemple, ou les trous de mémoire. Bien sûr, je ne peux pas enrayer ces effets néfastes provoqués par le stress (d’ailleurs, l’adrénaline a aussi des aspects bénéfiques et incite l’élève à se dépasser) mais je peux rassurer l’élève en lui faisant travailler les techniques respiratoires et de décontraction pour qu’ils ne parasitent pas son jeu.

 

  • Apprendre à s’adapter

La musique est un partage : elle ne se vit pas dans une bulle solitaire, entre les quatre murs de sa chambre. Elle réunit interprètes et public dans une communion faite de notes et d’arpèges. De même, elle implique un sens de l’écoute aigu, une conscience de soi et des autres indispensable pour faire naître une mélodie harmonieuse. Un musicien doit pouvoir s’intégrer rapidement dans un orchestre – qu’il soit amateur ou professionnel. J’en fais constamment l’expérience en tant qu’instrumentiste ; en tant que professeur, je cherche à développer l’autonomie de l’élève afin qu’il ne reste pas prisonnier de la partition mais puisse s’adapter facilement au jeu des autres. Outre leur intérêt didactique, les exercices de changement de clé, de tonalité ou de tessiture répondent à cette finalité.

DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE

Mutation des publics, multiplicité des musiques

D’abord réservé à une élite, le violon attire un public de plus en plus hétérogène. Une telle mutation n’est pas sans conséquence sur les méthodes pédagogiques qui doivent allier flexibilité et rigueur. Le professeur doit être ouvert aux questions, à l’échange et aux envies. En effet, les attentes varient en fonction de l’âge ou des catégories socioprofessionnelles.

 

Lors des cours, je m’attache à cerner les goûts musicaux de l’élève afin de lui proposer une esthétique qui lui plaise. Pour le public le plus jeune, je privilégie les comptines, les bandes originales de film ou de dessin animé dont j’ai préalablement écrit la partition. Certains élèves ont découvert le violon par mon intermédiaire et j’ai eu par la suite l’occasion de les présenter au concours du troisième cycle du conservatoire. Pour ceux-ci, j’assure donc un enseignement complémentaire en collaboration étroite avec le professeur de l’institution. Je pense qu’ils trouvent avec moi un espace de liberté dont ils ont besoin pour s’épanouir. En effet, mes cours se construisent comme un dialogue : en fonction des difficultés que l’élève désire travailler, je lui propose des morceaux dans des répertoires différents.

 

D’autres cours ont exigé de ma part des approches pédagogiques spécifiques. Je dispense des cours à une enfant mal voyante avec qui nous avons établi des codes pour qu’elle puisse mémoriser les coups d’archet et les doigtés. De même, j’ai eu l’occasion d’apprendre le violon à une élève souffrant de troubles de l’audition. Dans ce cas précis, le travail fut basé sur le ressenti, les vibrations de l’instrument.

 

Quel que soit le handicap de l’élève, le principe de mes cours reste le même : il s’agit de valoriser ses qualités et sa personnalité, afin qu’il prenne confiance en lui et utilise le violon comme source d’épanouissement et de plaisir.

 

Enfin, la moitié de l’enseignement que je dispense s’adresse à des adultes dont les aspirations sont là aussi très diverses. Certains parmi eux débutent, d’autres – amateurs ou professionnels – souhaitent se perfectionner et ouvrir leur jeu à d’autres horizons musicaux. De par mon parcours, je suis en mesure de proposer des esthétiques différentes telles que la musique classique, yiddish, irlandaise, le jazz ou encore la variété…

 

Une telle diversité me semble constituer une richesse fondamentale. En effet, chacune d’entre elles comporte des difficultés et un intérêt qui lui est propre. En jazz, par exemple, l’élève doit s’imprégner des singularités rythmiques, se familiariser avec des techniques particulières et notamment les ghost notes qui sont jouées sans être entendues grâce à un effleurement rapide de la corde par l’archet. Ces « notes fantômes » sont essentielles pour obtenir le phrasé swing et confère au jazz une couleur mélodique qui lui est infiniment personnelle.

 

Avec ses gigues et ses tempos rapides, la musique irlandaise permet de travailler la fluidité et la célérité des mouvements tout en baignant dans l’atmosphère allègre des morceaux. Les ornementations incitent l’élève à dépasser la partition écrite, à libérer son interprétation grâce à la réalisation de notes supplémentaires destinées à embellir la ligne mélodique. Ces modulations permettent d’éprouver la plasticité de l’instrument en se rapprochant des sonorités de la cornemuse.

 

Enfin, le répertoire classique joue également un rôle fondamental dans mon enseignement. Il permet à l’élève de s’ancrer dans une histoire, dans la richesse d’une tradition esthétique qui connaît d’infinies nuances au fil des siècles. Le recueil Classical Fake Book me permet de proposer des extraits de morceaux dans leur clé d’origine et de familiariser l’élève avec de nombreux compositeurs, de la Renaissance à Stravinsky, de Vivaldi à Debussy en passant par Mendelssohn. Les morceaux sont successivement classés par compositeur, titre et genre, ce qui facilite la recherche. Enfin, la présence d’une frise chronologique pose les prémisses d’une histoire de la musique et fait de cet ouvrage une véritable mine d’enseignements.

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CONCLUSION

Le savoir se construit au fil du temps : il ne passe pas d’un professeur à un élève figés dans leur rôle mais suppose une rencontre et se crée entre deux personnes qui s’enrichissent de leurs différences. En partageant mes compétences techniques, je suis constamment amené à me remettre en question et à faire évoluer mon enseignement. En effet, chaque élève est un cas particulier qui déborde du cadre des théories didactiques. Je conçois donc mes cours dans le respect des individualités, en valorisant les aptitudes de chacun.

 

En dernier lieu, mon objectif est d’accompagner l’élève sur la voie de l’autonomie pour qu’il éprouve du plaisir, quels que soient son niveau et ses ambitions. Le professeur est un guide bienveillant qui doit constamment veiller à motiver ses élèves pour qu’ils s’investissent dans leur progression et deviennent acteurs de leur cours. Dans cette perspective, j’essaie d’éveiller la curiosité de l’élève. Je m’attache à faire naître le désir d’apprendre en me mettant au diapason de son univers et de sa personnalité. A mes yeux, il est essentiel d’appréhender la musique dans sa pluralité, dans sa richesse émotionnelle et esthétique. La musique est une fenêtre sur le monde et permet aux hommes de s’ouvrir sur d’autres horizons, qu’ils soient artistiques ou culturels. Chaque mélodie contient en ses notes un peu de l’histoire des hommes. Mon rôle est donc multiple : il s’agit d’enseigner à l’élève un instrument dont la beauté égale la complexité mais également de permettre à mon public de se découvrir en façonnant son identité dans l’acceptation de la différence. Dans cette perspective, les cours collectifs sont importants : développant sens de l’entraide, écoute et respect de l’altérité, ils construisent un vivre ensemble qui enrichira chacun de ses membres.

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